m e n u

+33 (0)4 66 32 47 20

m e n u
Retour

De l’usine à l’habitat

En savoir plus

Back Camera

Back Camera

Back Camera

Back Camera

Back Camera

Back Camera

carnet d’insertion

 

La Ville

Située au carrefour d’un axe important (l’Avenue de la Gare & la zone du pêcher), la vaste friche du Limouzin se destine, telle que nous l’avons conçue, à marquer l’entrée dans la ville par la création d’une densité bâtie et le dessin de voiries plus urbaines que routières. La conception et la mise en place de venelles et de tracés piétons permettront de relier, par de multiples trajectoires, les quartiers entre eux et à travers eux. La ville prenant un sens fort lorsque les possibilités de lien s’installent entre les populations des quartiers, notre parti urbain consiste à aménager l’espace pour favoriser les échanges. Compte-tenu des traces laissées par le passé (agricole d’abord puis industriel), nous avons décidé de tirer parti des éléments existants bâtis, paysagers et topographiques. Ils constituent la mémoire des lieux et permettront ensuite aux monistrolais de s’approprier les nouveaux espaces avec plus de facilité. Il s’agit pour nous de poursuivre la construction de ce vaste îlot en évitant la « table rase » générale et concevoir le projet en réutilisant, voire « recyclant », les espaces pour leur trouver de nouveaux usages.

 

Le quartier & l’architecture

A l’ouest, tout autour de la halle à 3 nefs (les autres bâtiments seront démolis), la trame bâtie va reprendre le rythme régulier et répétitif des sheds et du bâti industriel en général.
4 rangées de maisons mitoyennes en bandes s’étireront depuis la halle vers la limite ouest de la parcelle pour former un quartier de maisons denses distribuées par des ruelles. Leur conception traversante, à la fois compacte en RDC et disposant de volumes isolés les uns des autres, permettra de maintenir une perméabilité (vues et lumière). L’orientation et la compacité permettront un confort thermique maximum proche du passif (isolation renforcée).

 

Au nord, un immeuble de logements locatifs et commerces en RDC (sur un sous-sol de 35 places), viendra faire le lien avec l’espace urbain de l’avenue de la Gare, et créer une limite protectrice pour le quartier de maisons individuelles situées au sud. Il s’agit d’un immeuble urbain composé de 4 volumes habitables découpés par les circulations verticales communes et posés sur un socle de verre abritant les commerces. Regardant peu sur l’avenue, les logements s’ouvrent plus généreusement sur des terrasses orientées majoritairement au sud et à l’ouest et protégées par des persiennes coulissantes. Au RDC, des espaces perméables rendent possible le passage à travers le bâtiment vers le quartier de maisons en bande… Construit en suivant la topographie de l’avenue de la Gare, les volumes successifs se décalent et soulignent le dénivelé naturel du terrain. Au RDC, les commerces profitent des nouveaux aménagements urbains permettant à chacun de trouver sa place pour flâner le long des vitrines : trottoirs, stationnement, contre allée…

 

Au centre de la parcelle, la halle principale, conservée, change radicalement de statut et d’usage. Elle devient l’emblème du quartier. D’un usage purement fonctionnel, elle devient lieu de promenade, de jeu, de contemplation et d’habitation. Le principe consiste à garder la structure métallique et le mur en pierres côté nord pour assurer la stabilité, puis à construire à l’intérieur, des bâtiments totalement indépendants de la structure originale, abritant le cabinet de kinésithérapie au RDC et les logements destinés aux jeunes à l’étage (avec terrasses, balcons et espaces communs). Conçus comme des cabanes en bois colorées à l’étage et en métal au RDC, les volumes émergent de la halle pour créer un appel. Les 2 étages sont reliés par une passerelle traversant la nef centrale. Un parking trouve sa place en RDC de la nef nord (10 places), en lien direct avec le cabinet des kinésithérapeutes.

 

La nef centrale, laissée libre, sera occupée par un jardin intérieur planté de fougères et plantes basses (petits arbres à architecture et développement aérien particulier), et de 2 à 3 sujets de grande taille. Le toit, initialement en tuiles, sera recouvert par du verre pour faire entrer la lumière et permettre aux végétaux de se développer. C’est un espace de repos, de rencontre, où l’on peut se tenir à l’abri, se retrouver tout au long de la journée. Agrémenté d’un miroir d’eau, de bancs en bois et de « poufs » en pierre volcanique, ce jardin intérieur est le centre de la « coulée verte » que nous souhaitons organiser de l’est vers l’ouest de la parcelle. Au-delà de la halle, la coulée verte se prolonge à travers les 2 rangées de maisons (promenade piétonne) pour aboutir sur un belvédère en situation d’observation sur le grand paysage.

 

Si la partie ouest de la parcelle fait référence à l’urbain, la partie Est, quant à elle, fait référence à l’espace rural, et à la ferme.

 

En référence à l’espace rural, la partie Est sera nettement moins dense et laissera une large place aux espaces paysagers conçus pour être partagés par les habitants du quartier, tantôt utilisés pour des potagers, des vergers, des espaces de jeux pour enfants ou des jardins privatifs associés aux logements. L’ensemble est conçu comme un grand champ divisé en petites parcelles à travers lesquelles serpente un cheminement piéton qui relie ce site haut à la halle en contre-bas et à l’ensemble des programmes décrits précédemment.

 

Au sud, un ensemble de 3 collectifs en R+2 et R+3, reliés entre eux et posés sur un parking couvert (38 places), permettra d’accueillir une mixité de logements pour « seniors » et de logements locatifs de type 3 et 4 duplex (lien générationnel). Ces collectifs, étroits et allongés, seront à l’échelle des immeubles existants de l’autre côté de la rue des Violettes. Les espaces entre les immeubles laisseront place aux circulations verticales, escaliers, ascenseurs et coursives, terrasses métalliques… Pour rester dans le contexte de l’espace rural, les façades des immeubles seront recouvertes de bardage bois (façades en ossature bois sur une structure béton). Ce procédé permet de supprimer l’ensemble des ponts thermiques liés à la continuité structure/façade. Un pliage métallique à faible pente viendra relier et couvrir les volumes décalés. Au sud, un volume en béton enduit monochrome créera le lien avec les bâtiments des quartiers voisins. Les stationnements situés à l’aplomb de ce programme sont éclairés et agrémentés par une « faille » plantée et ouverte sur le ciel.

 

Des traversées piétonnes à travers les jardins, parsemés de petits abris en bois, permettront de relier la rue des Violettes à l’avenue de la Gare.

 

Côté avenue, la ferme, conservée et complètement rénovée, abritera une « maison pour tous » et sera en lien direct avec l’équipement d’hébergement pour personnes handicapées. Elle deviendra alors le lieu commun aux seniors, personnes handicapées et jeunes (mutualisation de la salle à manger par exemple). Chaque catégorie de population trouvera également des espaces à son usage propre. Une terrasse sous verrière viendra en extension de la ferme sur la façade principale. A l’étage, les jeunes trouveront leur foyer, accessible par le « montadou » et isolé du reste de la structure par des baies vitrées intérieures. L’accueil de jour des seniors et l’ADMR seront également intégrés à la « maison pour tous » (au 1er étage).
Directement en lien avec l’ancien bâtiment agricole, l’accueil des résidents handicapés se fera dans un bâtiment en extension de celui-ci. La résidence serait divisée en deux bâtiments reliés par une coursive, le tout organisé autour d’un jardin intérieur. Le premier bâtiment, sobre et calme (béton et bois), construit en accolement à l’existant conservé, assure une discussion subtile et discrète avec l’architecture vernaculaire de la ferme. Accessibles par une galerie couverte enjambant le jardin, les studios des résidents s’installent sur 2 niveaux dans un bâtiment en bois aux formes courbes et protectrices. Son changement d’orientation par rapport à la ferme reprend l’alignement et l’orthogonalité de la trame de la partie Est de la parcelle. Le bâtiment devient alors la rotule entre les deux parties du site, marquant l’entrée depuis l’avenue de la Gare.
Pour l’ensemble du projet, nous comptabilisons 147 places de stationnement dont 112 couvertes et 35 extérieures.

 

Le paysage

Le paysage et le végétal vont servir dans notre projet à créer le lien entre l’espace rural à l’Est et la trame régulière plus urbaine issue des traces du passé industriel.
Depuis les jardins partagés, en passant par les vergers inondables, un parcours dessiné conduira les piétons dans le jardin couvert de la halle puis entre les rangées de maisons en bande pour déboucher sur le belvédère ouvrant sur le grand paysage vers la vallée de la Loire.

 

Les liaisons douces seront renforcées, par :
1. le balisage et la mise en valeur du cheminement piéton existant entre l’usine et les commerces de la zone du Pêcher, en continuité entre la rue des Coquelicots et l’allée des Sagnes. Cette dernière nécessite un petit réaménagement rendant son débouché sur l’allée Rimbaud moins « confidentiel ». De là, un accès direct aux stades peut être mis en place.

2. la création d’un chemin piétonnier (d’une vingtaine de mètres) entre l’allée Rimbaud et la rue du Stade à l’emplacement d’un garage barrant aujourd’hui le passage. Ceci permettra un accès direct au pôle sportif et culturel du Nord du quartier.

3. la sécurisation des trottoirs et passe-pieds dans les rues du Stade et du Monteil par un traitement de plain-pied donnant la priorité aux piétons.

4. la valorisation du lien piéton entre le vieux bourg et le quartier du Limouzin au travers de l’itinéraire place du Monteil/rue du Monteil/rue du Piat. Les contraintes topographiques ne permettent toutefois pas de rendre ce trajet accessible aux personnes à mobilité réduite.

5. la mise en valeur des trottoirs de l’avenue de la Gare en direction de l’hôtel de ville, via l’avenue Jean Martouret et l’avenue de la Libération.

6. L’instauration sur ce même itinéraire, d’une navette minibus permettant de relier le cœur historique à sa périphérie et les nouveaux quartiers commerçants.

 

Un revêtement de sol générique – Des matériaux naturels annexes

Nous optons pour un revêtement de sol unique en béton (sablé ou désactivé) pour toutes les voiries internes au site. Distinct des revêtements de chaussée aux alentours du quartier, il rappelle aux usagers de la route qu’ils se trouvent dans un quartier résidentiel et que la priorité est donnée aux usagers non motorisés. Témoin du passé industriel et métallurgique des lieux, ce revêtement de sol comporte localement des incrustations d’objets métalliques glanés sur site.

Les liaisons et points de rencontre entre les voies automobiles du quartier et les cheminements piétons sont matérialisés par des petites zones de pavage en pierre naturelle, formant des sortes « d’agrafes », orientées généralement nord-sud. Les barreaux est-ouest, eux, sont traités par des platelages en bois reliant les points cruciaux du haut et du bas du quartier. Gazon, graminées décoratives et arbustes couvre-sols viennent compléter cette gamme de matériaux.

L’eau sera présente sur le site, soit de façon permanente, soit temporairement :
. en partie haute dans des bassins enherbés, pouvant recevoir les eaux de ruissellement lors d’évènements pluvieux de forte intensité. Ces bassins sont traités comme une « pelouse inondable » (et non comme des bassins de rétention) avec des pentes douces.
. dans le jardin de la halle : une lame d’eau miroir reflétant la structure métallique de l’édifice industriel
. dans l’esplanade piétonne entre maisons individuelles : une noue enherbée débouchant sur une dépression au droit du belvédère.

 

Un mobilier urbain en résonance avec l’architecture

Des éléments émergents, en bois et en pierre, répondent aux volumes des maisons et immeubles alternant bois et minéral :
. des « poufs » minéraux en pierre adoucie sous forme de cubes posés aléatoirement au sein des axes piétons.
. des banquettes et bancs en lamelles de bois émergents des revêtements de sols en bois, invitant à la contemplation au niveau des sentiers piétons et du jardin de la halle.

 

Une palette végétale rustique

. arbres avenue de la Gare : en référence à la place de la Paix et des allées autour du cimetière, un alignement de tilleuls permettra de signaler l’entrée de ville créée par le nouveau quartier du Limouzin.
. arbres jardins hauts : frênes et noyers, mais aussi réintroduction d’ormes (résistants) autrefois présent dans les campagnes.
. arbres quartier bas : petits arbres (hauteur 5m) sous forme d’arbre tige ou de cépées à plusieurs troncs.
. arbustes zones humides : saule des vanniers et aussi saules bas : saule argenté, saule à feuilles de romarin,….+ joncs dans les pelouses inondables.
. arbustes couvre-sols : géraniums (variétés tapissantes naturelles), pervenche, …
. jardin de la halle : fougères et plantes basses supportant l’ombre, petits arbres à architecture et développement aérien particulier, 2 ou 3 sujets de grande taille.

 

Prise en compte générale de la dimension environnementale

L’équipe de conception a intégré très en amont les enjeux environnementaux du projet, et en particulier la conception bioclimatique des différents bâtiments, la maîtrise énergétique globale, la gestion raisonnée des eaux, la gestion d’un chantier à faibles nuisances.

Le travail avec nos spécialistes nous a conduit à retenir les options suivantes :
. une orientation majoritaire des bâtiments dégageant les façades principales au sud et au nord. Cela nous permet, par des protections passives optimisées, de favoriser les apports solaires gratuits l’hiver et le confort d’été. L’essentiel des logements est traversant, ce qui permettra aisément une décharge thermique des logements la nuit,
. une conception des enveloppes alliant de très faibles déperditions qui permettront le respect des objectifs BBC (système poteaux-poutres avec remplissage ossature bois avec isolation bois renforcée, traitement des nez de dalle par isolation extérieure sous bardage, isolation surfacique en plancher bas, et renforcée en plancher haut, vitrages à faibles émissions…), à une inertie adaptée qui contribuera fortement au confort d’été (planchers haut en béton, végétalisation d’une partie des toitures terrasses,…),
. une utilisation maximale des apports solaires directs pour la limitation des besoins en chauffage, et la production de l’eau chaude sanitaire par des capteurs solaires thermiques. La production individuelle de chauffage fait appel à des techniques à très fort rendement,
. une gestion raisonnée des eaux pluviales que nous avons intégrée dans la conception générale du plan masse et dans le choix de nos différentes solutions techniques. Sur le plan masse, et malgré l’effort important de densification, nous avons pu limiter le taux d’imperméabilisation à 70 % (alors qu’il était déjà de 40 % dans l’état actuel) par le choix d’aménagements paysagers importants et variés. Cette augmentation inéluctable est directement compensée par différentes solutions de rétention et d’écrêtement judicieusement réparties sur la totalité de l’emprise : noues, bassins paysagers inondables, rétentions en toitures, écrêtements avant raccordement. Notre volonté a ainsi été d’atteindre concomitamment la densification du site et la limitation de sa pression sur les équipements locaux de gestion des eaux pluviales.
. la gestion d’un chantier à faibles nuisances qui nous a amené à prévoir l’intégration rapide dans le projet d’une charte spécifique, applicable à l’ensemble des travaux, et exposant des objectifs qualitatifs et quantitatifs, en particulier sur les taux de recyclage et de valorisation des déchets produits. Cette charte intégrera également la gestion des pollutions préexistantes pour lesquelles une prestation spécialisée est intégrée à la maîtrise d’œuvre.

 

Prise en compte de la pollution initiale du site

 

Nous considérons que la présence de sols potentiellement pollués est un facteur de risque important pour le planning de l’opération, pour deux raisons :
. les zones potentiellement polluées sont partiellement recoupées par les terrassements projetés, pour obtenir en particulier la densification souhaitée par le programme,
. l’administration (DREAL) a notablement durci ses critères d’appréciation de ce type de dossier, sur la base d’une nouvelle réglementation en vigueur depuis 2007.

 

C’est pourquoi nous proposons, en mission complémentaire, pour traiter le sujet dès le lancement des études, en soumettant à la DREAL le protocole suivant :
. qualification du site selon les nouvelles demandes réglementaires (avec analyses correspondantes et prélèvements complémentaires),
. rapport d’étude prenant en compte l’évaluation du risque sanitaire pour le personnel de chantier, l’évaluation du risque sanitaire pour les futurs occupants, la gestion précise des matériaux souillés,
. animation des rencontres avec la DREAL pour faire valider le protocole de réalisation et de suivi du chantier,
. encadrement de l’entreprise qui sera retenue pour les terrassements lors des travaux sur les zones concernées par les pollutions existantes.

 

Dans l’état actuel de nos connaissances sur la pollution du site, nous envisageons d’organiser le chantier de la manière suivante (pour les zones concernées par un risque) :
. mise en place d’un périmètre matérialisant la zone de travail,
. création d’une zone étanche, ou utilisation d’une zone étanche déjà existante, afin de stocker en un ou plusieurs tas les matériaux extraits. Mise en place d’un suivi par les spécialistes de notre groupement,
. bâchage des matériaux extraits tout le temps de stockage nécessaire,
. réalisation des analyses réglementaires nécessaires à la remise en place des terres sur le site,
. présentation des résultats à l’administration compétente,
. proposition de remise en place des matériaux sous le plancher bas du parking souterrain de l’immeuble en front de rue (avenue de la gare), assurant ainsi toute absence de contact possible avec les usagers, et absence de toute lixiviation.